Mais avant, il me faut préciser que les lignes qui suivent ne prétendent nullement faire étalage des modestes connaissances de leur auteur. Notons par ailleurs, que celui-ci a horreur de l’ostentation. « L’initié » constatera certes, que les notions développées dans le présent texte, sont très simplifiées pour faciliter la compréhension du lecteur profane. Pour une connaissance approfondie de la Génétique et des termes connexes, je recommande la consultation des ressources livresques ou électroniques disponibles.
Cela dit, une simple définition de la génétique peut être une science qui étudie les caractères héréditaires de l’espèce, leur transmission au fil des générations et leurs variations, connues sous le vocable générique de mutations (j’y reviendrais). Le support biologique de cette hérédité n’est autre que l’ADN, dont on entend parler, par exemple, dans les cas de paternité litigieuse ou d’expertise médico-légale ou criminologique. C’est en effet l’ADN qui sert de substrat pour bien d’investigations dans de nombreuses disciplines notamment médicales, socio-anthropologiques, pharmaceutiques médico-légales etc. Il est le centre d’intérêt de notre petite balade culturelle et ludique dans la vaste et complexe prairie de la science génétique. Cette promenade s’étalera sur plusieurs semaines de manière hebdomadaire.
Loge et rôle de l’ADN
Tout d’abord, un petit rappel biologique. Notre organisme est fait de milliards de cellules organisées en tissus et en organes pour remplir une certaine fonction, au sein d’un système biologique donné. A titre d’exemples, citons le système circulatoire, locomoteur, reproducteur, respiratoire etc. Toutes les cellules (à l’exception notable du globule rouge) sont nucléées c’est-à-dire, elles renfermement chacune un noyau dans lequel est logé notre matériel génétique ou ADN (l’Acide Désoxyribonucléique). Ce noyau est isolé de l’environnement intérieur de la cellule (cytoplasme) par une fine enveloppe appelée membrane nucléaire. Au plan biologique, on distingue 2 types de cellules : Les cellules procaryotique (n’ayant aucun noyau vrai), c’est le cas des bactéries et d’autres cellules ultra microscopiques), et les cellules eucaryotiques (possédant un noyau vrai), comme les cellules des animaux et l’Homme, des plantes, des champignons etc. Le Globule Rouge est assimilée parfois, à tord, à une cellule procaryotiques, parce qu’il n’a pas de noyau. Cependant, il n’est qu’une cellule eucaryotique qui a, lors de sa formation perdu son noyau (énucléation) pour des besoins physiologiques.
Les cellules sont définies par groupes d’identité morphologique et fonctionnelle et quelque soient leur type et leur rôle au sein de notre organisme (cellule du squelette, du cerveau, du foie…), toutes possèdent chez un même individu le même ADN, ce qui permet de l’identifier par la racine d’un cheveu, les traces de fluides biologiques (sang, urine, sperme, sueur, salives -trace laissée sur un mégot ou un verre etc.). Ces spécimens sont par exemple, particulièrement utiles pour lier un suspect à un crime (assassinat viol, cambriolage etc.). L’explication sur la rigoureuse unicité de l’ADN pour chaque être vivant, est on ne peut plus, simple. Il est issu d’une même cellule initiale, l’œuf ou le Zygote qui, comme nous le savons, résulte de la réunion d’un ovule et d’un spermatozoïde au cours de la fécondation.
Structure et rôle des acides nucléiques (ADN ET ARN)
Quelques « détails techniques » certes complexes mais tout de même utiles. L’ADN résulte de l’enchaînement successif de 4 unités de construction appelées nucléotides ou encore bases. Ce sont : (l’adénine dénotée par la lettre (A), la thymine ou (T), la guanine correspondant à (G), et la cytosine ou encore (C). Chimiquement, le nucléotide de l’ADN résulte de l’addition d’un sucre (le désoxyribose) à un groupement Phosphate et à une base azotée, à l’origine du nom. La totalité de notre matériel génétique est ainsi composée de près de 3 milliards de nucléotides, lesquels mis bout à bout, formerait incroyablement une chaîne de plus de deux mètres de long. C’est la séquence de ces nucléotides qui constitue le message où code génétique, hautement conservé au sein de l’espèce à quelques minimes et lentes variations près (liées à l’environnement et à l’évolution comme nous le verrons plus loin).
L’Acide Ribonucléique (ARN) et l’ADN sont des proches cousins, avec seulement quelques petits éléments de dissemblance. Le premier diffère du dernier par le sucre de ses nucléotides, qui est le ribose et par le remplacement de la Thymine par l’Uracile ou (U) en son sein. Mieux, l’ARN est le plus souvent trouvé dans les cellules sous forme de structure à simple brin, alors que dans le noyau, son cousin se présente sous forme de molécule à deux brins complémentaires, lovés l’un dans l’autre. La représentation spatiale de cette molécule est une œuvre d’art, beau à voir mais complexe à comprendre sans schéma illustratif. Et comme dirait l’autre, le hasard n’existe pas et la nature est bien ordonnée car même ce qui semble être un désordre absolu, constitue en soi, un ordre intelligible ayant sa raison d’être. Les nucléotides de l’ADN s’apparient dans un ordre précis et invariable. L’adénine (A) d’un brin correspond à la Thymine (T) de l’autre brin et réciproquement. C’est pareil pour la Guanine (G) et la Cytosine (C). Ainsi par exemple, la séquence ACGGTGA d’un brin, correspondra à la séquence TGCCACT de l’autre brin.
Arrêterons-nous là aujourd’hui, pour enchainer la semaine prochaine, avec les notions de chromosomes, de gènes et de l’l’hérédité.
Bien à vous
Modibo Traore, UK
bimodib@yahoo.fr