Loading...

Gouvernement Kassory: la misogynie légendaire des décideurs guinéens au grand jour (2018)

« La montagne a accouché d’une souris… », C’est le vieil adage qui résume simplement le sentiment des femmes guinéennes après la lecture et la mise au « scanner »  du gouvernement formé par le nouveau premier ministre Dr. Kassory Fofana.

Les moins pudiques parlent d’une misogynie légendaire et aveuglante des cadres et gouvernants guinéens en 2018. Là où les présidents à peine cultivés, sans brevet ont gagné des points et beaucoup de reconnaissances, les élites actuelles, »universitaires » pour la plupart se font blâmer en formant, tout honte bue, un gouvernement de 33 membres avec seulement 4 femmes (Excusez du peu). Vous avez bien lu 4 femmes sur 33. Ce qui donne un pourcentage de 8,25 %.

Au vu de ce maigre pourcentage de représentativité des femmes au sommet de l’Etat, peut-on parler d’une misogynie inconsciente et collective ou d’une cécité managériale et intellectuelle ?

De la misogynie inconsciente et collective…

Une atmosphère misogyne réelle sévit dans le pays depuis la nuit de temps mais le sentiment qui nous envahit en ce moment s’apparente à une mythologie préhistorique. Oui et malheureusement l’histoire ne retiendra que la Guinée en 2018 régresse en politique pendant que des pays, nos voisins africains comme le Liberia et surtout le Rwanda avec plus de 50 % de femmes élus et autant de ministères dirigées par des femmes, montrent le cap, progressent et se développent sous nos yeux.

De la cécité managériale et intellectuelle…

Elles sont pourtant nombreuses ces femmes qui dirigent ou ont dirigé la planète. Des femmes au sommet des Etats stratégiquement et économiquement plus importants que la Guinée comme Hilary Clinton, Condoleezza Rice, les actuelles cheffes de gouvernement allemand et britannique Angela Merkel et Theresa Mai pour ne citer que quelques-unes.

Les droits des femmes et les discours des organisations nationales et internationales prônant et surtout promouvant l’égalité homme- femme sont passés aux oreilles de sourds, des personnes à visions limitées qui se privent luxueusement de plus de 52 % des ressources pour la gestion de notre pays. Puisque nos pays ont besoin des bons managers et que des études sérieuses le prouvent  « … les femmes ont un taux de remboursement bien supérieur à celui des hommes quand elles peuvent emprunter, la plupart du temps grâce au microcrédit. », il est facile à comprendre d’où nous viennent la misère, la pauvreté et le sous-développement liés à la gabegie financière, aux détournements de fonds des responsables en tête de nos ministères et institutions.

Perspectives et chances de développement de la Guinée sans les femmes…

Le plus affligeant dans la répartition (certes symboliques pour certains) de 18,25 %, est que les femmes se retrouvent à des portefeuilles non régaliens, moins importants. Aucune ne dirige un ministère de souveraineté comme la défense, les finances, la sécurité ou les relations extérieures…

Il faut donc revoir les stratégies de lutte en commençant en exigeant avec fermeté un ministère plein et entier  des Droits des Femmes chargé de l’application totale et complète de la  parité à l’assemblée nationale, aux conseils municipaux, aux postes ministériels, aux institutions internes et externes de la République

Nous n’avons aucune chance, si les femmes ne sont pas au centre des activités intellectuelles et politiques. Ceci passe par une intégration sans limite dans les cercles de décisions.

Aux femmes qui sont indignées du manque de considération et surtout de la misogynie maladive des élites guinéennes, disons qu’elles doivent s’appliquer à infliger des sanctions, en faisant usage de leur droit de vote contre tous ceux-là  qui nous méprisent et nous négligent dans l’exécution de leurs projets de société.

Nenette Balde pour nenehawa.com

29.05.2018

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *