Le chercheur Abdoul Salam Bello de l’Atlantic Council appelle à profiter du coronavirus pour refonder les systèmes de santé en Afrique, à combler les inégalités et à repenser notre rappport à la nature.
« Le COVID-19 nous rappelle à quel point la santé, un des objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies, est au cœur de l’activité humaine.
La pandémie illustre et accentue les disparités, inégalités sociales et géographiques face à la santé.
Un petit état des lieux non exhaustif des problématiques de santé montre que le continent africain a de grands défis à surmonter. La sortie du COVID-19 appellera donc à un changement de paradigme. Cette pandémie posera la question du modèle social et de l’intégration africaine que nous voulons sur le continent. Enfin, elle nous interpellera sur notre rapport à la nature.
Trop peu d’investissements dans la santé en Afrique
Tandis que les regards se dirigent vers l’Afrique et sa capacité à faire face à la pandémie, il faut dans un premier temps rappeler que la moyenne des dépenses de l’Afrique subsaharienne avait triplé sur la période 2002-2011, passant de 27 à 90 dollars avant d’amorcer une baisse entre 2014-2016.
Avec une population qui représente environ 17% de la population mondiale, le continent africain ne représente qu’1% des dépenses globales de santé. Il consacre environ 5% de son PIB à la santé, ce qui est la moitié de la moyenne mondiale. En 2017, la moitié des pays de l’Afrique subsaharienne ont consacré moins de 50 dollars en dépense de santé par habitant et par an. En comparaison, l’Allemagne y consacre 5.000 dollars par habitant et par an.
Environ 12% de la population mondiale (plus de 800 millions de personnes) dépensent au moins 10% de leur budget pour payer les soins de santé pour elles-mêmes, un enfant malade ou un autre membre de la famille.
source : www.dw.com