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Interwiew :Diallo Fatoumata Binta cheffe d’entreprise

Diallo Fatoumata Binta cheffe d’entreprise : « Pour entreprendre, il faut croire en soi, compter sur ses propres capacités et rester professionnel »

Active dans le business, Mme Diallo Fatoumata Binta est l’une de ces Guinéennes qui contribuent à l’épanouissement de la femme en Guinée. Cette native de Labé où elle a effectué son parcours scolaire (primaire et secondaire) est diplômée en Lettres modernes de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Nenehawa.com l’a rencontrée pour en savoir plus sur ses activités, ses motivations et son impression sur la mutilation génitale féminine

 Nenehawa.com : Mme Diallo Fatoumata Binta, pourquoi avez-vous opté pour l’entreprenariat ?

Mme Diallo Fatoumata Binta : De nos jours, en Guinée comme dans tous les pays, les femmes évoluent de plus en plus dans l’entreprenariat et cela dans plusieurs domaines: l’import-export, les prestations de services, le marketing etc… Mais aussi, les femmes sont plus portées pour  les groupements dans les coopératives, les associations au niveau des zones rurales ainsi qu’en milieu urbain à travers la teinture, la saponification, les cultures maraîchères, la couture avec les centres d’autonomisation des femmes. Tout ceci peut être des sources d’inspiration pour la personne qui veut se prendre en charge en créant sa propre activité génératrice de revenu. C’est ce que j’ai fait en m’engageant dans l’entreprenariat.

Vous avez une structure dénommée SFROKAM SERVICES. ? Quelle sont vos prestations ?

 FROKAM SERVICES SARL est une société que j’ai créée depuis 2006.  Nous évoluons dans l’organisation des voyages, le transit et beaucoup d’autres prestations de services.

  Quelles sont les difficultés que vous  rencontrez ?

 Comme pour tout débutant d’une entreprise,  nous avons rencontré des difficultés d’ordre technique et financier avant de pouvoir démarrer nos activités.  Mais avec la détermination nous nous en sortons tant bien que mal.

 Existe-t-il en Guinée des institutions pour soutenir et surtout encadrer les femmes qui veulent se lancer dans le monde des affaires?

Oui ! l’État a mis en place des organismes de micro finance qui accompagnent les femmes en leur  allouant des crédits. Il y a l’APIP (Agence de la promotion des investissements privés)  pour l’appui technique. Il y a aussi certaines institutions du système des Nations Unies qui accompagnent les femmes en fonction de la pertinence de leurs projets.

 Vous êtes également  présidente d’une coopérative agricole. Quelles sont les activités que vous menez au sein de cette coopérative ?

 La Coopérative se porte sur la culture et la transformation du manioc en farine, amidon, athieké, etc…A ce niveau, nous bénéficions  une expertise de nos partenaires du Brésil.  Pour réaliser  cette activité, nous sommes parties d’un constat : après le riz, le manioc vient en 2ème  position en terme de consommation en Guinée. Malheureusement, près de 80% de ces denrées sont importées. Donc avec la production locale, le coût revient moins cher à la consommation avec une meilleure qualité.

 Rencontrez-vous des difficultés avec la crise de la Covid-19 ?

 La Covid 19 nous a créé beaucoup des difficultés notamment dans nos activités relatives aux organisations des voyages. Pratiquement tout est au ralenti.

 Quels sont vos projets à court terme ?

C’est de mettre tout en œuvre pour continuer dans la même dynamique afin de maintenir la croissance de nos activités et encore et toujours explorer des nouveaux horizons.

 Changeons de sujet pour aborder un autre plus préoccupant pour la gente féminine, la mutilation génitale féminine.  Quelle analyse faites-vous de la situation de ce fléau dans le monde et plus particulièrement en Guinée ?

La Mutilation génitale féminine (MGF) constitue encore un problème majeur en Guinée ainsi que dans plusieurs pays à travers le monde. Si on se base sur les statistiques fournies par l’UNFPA via le Ministère des Droits et Autonomisation des femmes,  en 2012 la Guinée était le 2ème   pays au monde après la Somalie à pratiquer l’excision avec un taux de 98%. Et ce même classement a été maintenu en 2019 avec cette fois-ci un taux de 95%. Cela grâce aux mécanismes mis en place par le département en charge des MGF avec l’appui des partenaires tels que l’UNFPA et d’autres organisations évoluant dans le domaine comme OPROGEM.

Ces mécanismes et stratégies sont entre autres : la sensibilisation, l’implication des leaders communautaires et sages, la reconversion des exciseuses dans les groupements féminins soutenus par des mesures d’accompagnement et primes afin que ces exciseuses acceptent de déposer les couteaux.

Donc, en dépit de tout peut-on parler d’avancée, même si elle est moins significative ?

 Oui bien sûr il y a eu des avancées : d’abord le taux qui était à 98% en 2012 a baissé à 95% en 2019 . Ensuite partout, les sages acceptent d’en parler et ils participent à la sensibilisation des exciseuses les exhortant à déposer les couteaux.  Les mentalités évoluent de plus en plus. Ce qui amène certains parents à renoncer à l’excision de  leurs filles.

Un conseil aux femmes actives qui souhaitent réussir dans le milieu professionnel en tant qu’entrepreneure ?

. C’est de croire en soi, compter sur ses propres capacités et rester professionnelle.

Bon vent Binta et merci pour votre disponibilité.

Tout le plaisir est pour moi. Je vous remercie.

Interview réalisée par Nenette Balde pour nenehawa.com

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